L’infidélité plus décomplexée que par le passé ?
On le dit ou on le lit souvent.
L’infidélité ne serait plus tabou. Plus encore, l’infidélité serait à la mode ou même devenue banale …
Et pourtant, que dire de cette citation de Maupassant de 1882 :
Dans la brillante aristocratie du XVIIIe siècle, un ménage fidèle eût été souverainement grotesque. Chez les gens du commun seuls on pouvait rencontrer ce ridicule, ce manque d’usage et de goût.
Source : Les Chroniques de Guy de Maupassant (alpha-chrono), L’adultère, 23 janvier 1882.
Serions-nous en train de refaire l’histoire ?
En tout cas, le débat est ouvert !
Nous avons pour notre part décidé de rédiger un article qui expose :
- D’une part : les arguments qui plaident en faveur de l’idée selon l’infidélité serait aujourd’hui décomplexée …
- Et d’autre part : les arguments qui plaident en faveur de l’idée selon laquelle il reste bien certains tabous forts autour de ce concept …
L’infidélité serait aujourd’hui plus décomplexée que par le passé …
Tout dépend de la période passée à laquelle on fait référence.
L’antiquité, la féodalité, le moyen-âge, la renaissance, l’époque napoléonienne, le 19eme siècle, le 20ème siècle ?
Les situations / moeurs autour de l’amour et de la sexualité partagent des traits communs à travers ces périodes. Les institutions sont par exemple constamment restées hostiles aux écarts extra conjugaux. Rappelons que l’adultère est resté considéré comme une faute pénale en France jusqu’en 1975.
Mais elles ont aussi des caractéristiques qui leur sont propres.
L’antiquité est une période pendant laquelle les relations avec des partenaires différents sont courantes, même lorsque l’on est en couple, voire en famille. Les romains ou les grecs considéraient les relations pluri-sexuelles comme quelque chose de normal (avec des partenaires de sexe opposé ou de même sexe).
La féodalité et le moyen-âge marquent un changement considérable.
- L’empreinte de l’église et de la morale chrétienne s’impose peu à peu. Or il est notoire que l’église est toujours restée farouchement opposée à l’idée d’adultère. Par extension, les relations sexuelles pour le plaisir (et non pour la procréation) sont associées à des comportements qu’il convient d’éviter.
- Dans le même temps, cela n’empêche pas certains écarts à la morale. 2 exemples : a) les infidélités masculines restent assez courantes, b) la monarchie ou certaines franges plus élevées (castes) de la société est souvent associée à des comportements de luxure.
La période de la renaissance, reste marquée par les ambiguïtés des périodes précédentes.
- L’église conserve un rôle important. Le romantisme appel par ailleurs à une vision plus sentimentale des relations hommes / femmes.
- Mais la prostitution ou les comportements libertaires de certaines populations restent néanmoins fréquents.
Même scénario pendant l’époque napoléonienne et le 19eme siècle.
- Rôle prépondérale de la religion sur les comportements sociaux, essor du puritanisme …
- Avec en parallèle l’inertie des écarts individuels ou encore les pratiques sexuelles au sein de la bourgeoisie.
Le 20ème siècle marque un tournant considérable. Plusieurs ruptures importantes s’affirment par rapports aux siècles passés.
- Progression des connaissances scientifiques (mathématiques, biologie, physique etc), ou humaines (philosophie, éthologie, sociologie etc).
- Recul de la religion.
- Essor du capitalisme.
- Essor de moyens de transport et de communication.
- Transformation des structures économiques et sociales.
- Emancipation des femmes.
- Chute du communisme et victoire du capitalisme.
- Accélération de la culture de l’individualisme, de la recherche immédiate de la satisfaction de tous les désirs personnels …
Aujourd’hui …
- Le thème de l’infidélité s’expose au grand jour – à la télé, à la radio, dans les magazines, sur le net, dans les rues ou dans le métro …
- Il existe de nombreux services spécifiquement dédiés aux personnes infidèles. Exemples de sites extraconjugaux : Adulteres.org, Ashley Madison, Extraconjugale.com …
- L’apparition et le succès de ces sites n’est pas si étonnant dans une société basée sur le consumérisme.
Mais l’infidélité n’est pas pour autant libérée de tous ses tabous …
- Tout le monde en parle mais tout le monde ne cautionne pas l’infidélité. Il y a une différence entre le discours véhiculé dans les médias et la manière d’aborder ce sujet sur le plan personnel.
- L’idéal conjugal reste un idéal amoureux entre deux personnes.
- L’infidélité reste hyper tabou lorsqu’elle survient dans la vie personnelle.
Rares sont les personnes infidèles :
- Qui n’ont aucune appréhension à l’idée d’avouer une infidélité.
- Qui n’éprouvent pas de remords ou de culpabilité lors d’un écart extra conjugal.
L’infidélité reste en outre encore mal perçue, au point d’entraîner la démission d’un responsable politique (cf : les affaires de DSK) ou militaire (cf : l’affaire Petraeus) …
Notre humble avis
La plupart des sites spécialisés semblent véhiculer / cautionner l’idée selon laquelle le désir d’infidélité pourrait être mise au même plan que d’autres produits de consommation courante (pain, lessive, divan etc).
Ce positionnement ne correspond clairement pas notre approche et à nos ambitions.
Nos objectifs ne visent pas à inciter les personnes qui sont en couple à tromper à tout prix / à tout crin leur partenaire.
Nous souhaitons simplement offrir un espace de rencontres qui répond aux attentes des personnes tentées par ce type de rencontres.
Cette volonté s’inscrit dans une réflexion qui s’appuie sur les postulats suivants :
- Les personnes infidèles utiliseraient de toute façon – par défaut – les sites de rencontres classiques pour tromper leur conjoint ou leur conjointe. En d’autres termes, notre service élude l’hypocrisie afférente à ce type de situation.
- Les personnes qui éprouvent le désir de rechercher des aventures extraconjugales peut répondre à différents désirs recevables / valables. Exemples : lorsque l’on tombe amoureux / amoureuse de quelqu’un d’autre, lorsque l’on s’est marié(e) trop jeune, lorsque le couple ne suffit plus, lorsque lorsque la routine s’installe, lorsque les circonstances s’y prêtent (soirée sympa où l’on se fait draguer / se laisse entraîner), lorsque l’on a soi-même été trompé …
En guise de conclusion
Difficile de tirer des conclusions toutes faîtes / prêtes à l’emploi lorsque l’on aborde les questions qui gravitent autour de l’infidélité …
Il nous semble donc important de questionner sans cesse cette notion, ainsi que les notions qui s’en rapprochent, à savoir : la fidélité, l’amour ou encore la sexualité …
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A lire ailleurs :
Dans son livre Petites histoires sexy de l’histoire de France, Margaux Guyon relate les frasques sexuelles des personnages qui ont marqué l’histoire française.
Plusieurs exemples évoquent les relations extraconjugales de certains de ces personnages célèbres.
On y apprend par exemple que :
– La Reine Isabeau – dont le mari était fou – eut de nombreux amants.
– La reine Margot eut elle aussi différents amants (souvent plus jeunes qu’elle).
– Même chose pour Marie-Antoinette.
– Louis XIV profitait régulièrement des charmes de ses favorites.
– La période de la Régence fut une période de sexualité débridée.
– De même lors de la Révolution, sous le règne de Napoléon ou encore pendant la Restauration.