Selon des études effectuées en Europe et aux États-Unis, 30 % des hommes auraient déjà goûté au fruit défendu de l’adultère. À en croire la presse populaire, ces chiffres pourraient même varier fortement et atteindre les 50 %. Même si le phénomène continue d’être un sujet tabou pour la plupart de nos contemporains, il est clair que l’infidélité n’est donc pas l’acte isolé de quelques victimes de surproduction de testostérone, mais fait courant dans notre société moderne. Face à ces chiffres, on peut se demander si l’homme est vraiment fait pour la monogamie ou s’il subit seulement les contraintes imposées par la religion et la culture dans laquelle il vit. Certains chercheurs affirment que nous ne sommes génétiquement pas programmés pour rester ensemble toute une vie et parlent même d’une durée d’une trentaine de mois seulement de relation monogame naturelle, ce qui correspondrait d’ailleurs chez la plupart à la durée approximative des sentiments amoureux.

L’homme serait-il donc plus proche du primate que nous ne le pensons et prédestiné pour une vie emplie de promiscuité ? Serions-nous comme nos cousins les chimpanzés qui s’en donnent à cœur joie, sans souci toutefois du qu’en-dira-t-on ?

Le monde animal qui ne se voit infliger aucune de nos contraintes morales parait en effet privilégier la polygamie et seules quelques espèces ont tendance à être fidèles toute une vie. Le meilleur exemple en étant le castor qui reste même jusqu’à sa mort avec une femelle stérile, sans aller voir ailleurs s’il pourrait se reproduire. Un petit coup d’œil en arrière, nous rappellera le sort des femmes n’ayant pu satisfaire le vœu de descendants, de préférence masculins, des grands de notre histoire. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de voyager dans le temps pour trouver des exemples de cultures dans lesquelles l’adultère n’est aucunement considéré comme un pêché, surtout lorsqu’il s’agit de celui de l’homme. En effet, bien qu’en France les époux adultères soient égaux devant la loi depuis 1975, il n’en est pas de même dans de nombreux pays où la femme infidèle peut encore de nos jours être punie par la mort, alors que l’homme lui s’en tire généralement à bon compte. Dans certaines cultures, l’homme qui a plusieurs femmes prouve ainsi sa puissance et ressemble une fois de plus au mâle dominant des primates qui jouit de la préférence des dames.

Qu’en est-il de l’homme moderne, de l’homo sapiens en costume et cravate ? De celui qui a lu les rapports Kinsey et connait la sexualité féminine par cœur ? Quelles peuvent être les raisons le poussant à commettre un acte qui met en danger sa vie de couple ou de famille ? L’homme polygame de par sa nature serait-il un simple cliché ou une réalité que nous devons admettre ?

Politiciens et personnalités publiques nous confrontent régulièrement avec le thème de l’adultère. Il semblerait cependant que l’infidélité masculine soit le plus souvent accidentelle, contrairement à celle de la femme qui recherche plus souvent la relation affective. Nous vivons dans une société dans laquelle d’un côté le sexe est omniprésent et de l’autre l’homme se doit d’être le mari et le père de famille parfait. La pression exercée sur lui peut favoriser une aventure sexuelle qui servira de soupape et permettra ainsi à l’homme de se régénérer. Le concept d’adultère n’est pas perçu pareillement par la femme et l’homme, ce dernier ne se sentant par exemple pas coupable lorsqu’il s’agit de cybersexe. Pour beaucoup d’hommes, le sentiment de culpabilité n’apparait qu’avec la relation affective.

La durée de vie s’allonge, l’influence de la religion décroit rapidement et tend à faire place à une libéralisation des mœurs. La révolution sexuelle des années 68 a permis aux femmes tout comme aux hommes de se libérer sexuellement. L’homme qui est infidèle n’est pas forcément un Don Juan toujours avide de nouvelles proies pour satisfaire sa soif sexuelle. L’ennui qui peut s’installer après de longues années de mariage mène souvent à une insatisfaction sexuelle que la femme compensera peut-être plus facilement que l’homme par son rôle de mère. Chez lui, le désir de se sentir estimé comme aux premiers temps de sa vie de couple pourra mener à l’adultère qui le rassurera concernant sa virilité. Il se sentira valorisé et son infidélité apportera dans de nombreux cas un peu de piquant à une relation conjugale devenue morne.

Il peut être bon à un moment ou à un autre de la vie de couple de parler ouvertement de l’infidélité et de fixer éventuellement certaines règles communes. Le succès des sites de rencontres extraconjugales prouve qu’il existe un réel besoin d’évasion sexuelle aussi bien pour l’homme que pour la femme. Le nier serait sans doute trop simpliste.

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