Les adultères royaux

La sociologue Agnès Walch propose des passages très intéressants sur le thème des adultères royaux dans son livre « L’histoire de l’adultère ».

L’auteur souligne le caractère particulier / transgressif de la sexualité des rois pendant la féodalité. Cette période voit la coexistence de trois types de comportements distinctifs.

Il est ainsi possible de distinguer :

• D’une part, des types de comportements profondément ancrés sur des valeurs purement morales / religieuses ;
• D’autre part, des types de comportements libertins, complétement détachés des traditions et des règles morales / religieuses.
• Et enfin des types de comportements intermédiaires, oscillant entre les deux côtés de la ligne médiane qui balise les deux extrêmes évoqués ci-dessus.

Les comportements sexuels royaux prennent une autre ampleur à partir du XVIII, avec l’apparition d’une véritable cours royale. Celle-ci voit la présence de nombreuses courtisanes / prétendantes. Ces dernières sont parfois rivales. Elles savent qu’elles peuvent prendre la place de la reine si les circonstances (préférence du roi / enjeux d’héritage) ou politiques (mariage arrangés / défaits) le nécessitent …

En France

Exemple : Henri IV

Henri IV est marié avec Marguerite de Valois (la reine Margot). Mais ce mariage est un mariage de façade. Le roi ne vit pas vraiment avec la reine. Plusieurs témoignages évoquent ses aventures extraconjugales, notamment avec Gabrielle d’Estrées, courtisane célèbre à l’époque.

Cette dernière semble avoir eu une certaine influence sur le roi.

• Certains textes évoquent le fait selon lequel Gabrielle d’Estrées aurait convaincu Henri IV d’abjurer / de désavouer le protestantisme et de signer l’édit de Nantes.
• Gabrielle d’Estrées fut longtemps considérée comme une rivale sérieuse pour la reine. Mais sa mort prématurée viendra mettre un terme à cette hypothèse.

En Belgique

Exemple : le roi Albert II

Le roi Albert II de Belgique a lui aussi succombé aux tentations adultères.

Ce dernier a reconnu l’existence d’une fille naturelle : Delphine Boël.

L’existence de Delphine fut longtemps gardée secrète. Mais un livre de Mario Danneels trouve des échos dans la presse. L’opinion publique s’intéresse au débats. Le roi est obligé répondre à la presse. Le souverain finira par reconnaître à demi-mot cet épisode de sa vie conjugale.

En Angleterre

Exemple : Henri VIII

Henri VIII se maria dans un premier temps avec Catherine d’Aragon. Mais les deux époux ne parvenaient pas à avoir d’enfant.

Entre temps, le roi s’éprend d’une autre femme : Anne Boleyn.

Il demande au pape de lui accorder le droit de divorcer. Mais ce dernier refuse. Henri VIII décide alors de répudier sa femme, contre l’avis de l’Eglise. « L’annulation du mariage appelé communément « divorce royal » (le divorce n’existe pas à l’époque) refusé par le pape Clément VII est prononcé par Thomas Cranmer, nouvel archevêque de Cantorbéry. Le roi épouse secrètement sa maîtresse, Anne Boleyn vers le 25 janvier 15333. » (Wikipedia). Cet incident sera directement à l’origine du schisme d’Angleterre et de la création de l’Église anglicane.

Pour la petite histoire

Anne Boleyn et Henri VIII eurent une fille. Mais la reine fut accusée d’adultère et de trahison avant d’être … décapitée. Et oui, on ne rigolait pas à l’époque.

Henri VIII obtient finalement un fils avec Jeanne Seymour, sa troisième épouse.

Les adultères d’hommes politiques importants

Félix Faure

Les circonstances de la mort de Félix Faure restent pour le moins assez cocasses …

• L’ancien président français est en effet décédé dans les bras de sa maîtresse – Marguerite Steinheil.
• L’incident est par ailleurs survenu au palais de l’Elysée (autant dire sur le « lieu de travail » du président).

Cet incident :

• Fit scandale (même si les autorités tentèrent en vain de ne pas trop ébruiter l’affaire).
• Intervint dans un contexte politique sous tension (dominé par l’affaire Dreyfus). L’extrême droite tenta de profiter de la situation / confusion générale pour organiser un coup d’Etat (qui échoua).

Dominique Strauss-Kahn

Dominique Strauss-Kahn (DSK) fut un personnage politique important. Ancien ténor du Parti Socialiste français, ancien ministre de l’économie et des finances sous le gouvernement Jospin, ancien responsable du FMI (Fond Monétaire International) …

Dominique Strauss-Kahn fut longtemps pressenti comme candidat potentiel du parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2012.

DSK se serait probablement retrouvé à la place de François Hollande si son parcours politique n’avait pas été remis en cause par le scandale lié à l’affaire du Sofitel de New York en 2011 …

François Mitterrand

L’ancien président français François Mitterrand a longtemps (près de 35 ans) entretenu une double-vie.

Cette double-vie a, à n’en pas douter, eu une influence considérable sur les deux septennats du défunt président.

• Ce dernier a consacré une énergie particulière pour dissimuler sa double-vie (et notamment l’existence d’une fille cachée, Mazarine Pingeot) aux yeux du monde.
• Plusieurs témoignages évoquent par ailleurs le rôle / l’influence de son amante.
  Femme de l’ombre, Anne Pingeot occupait néanmoins une place importante dans la vie de l’ancien homme politique. Intelligente, cultivée, déterminée … Il n’est pas impossible de penser que certains choix de l’ancien président aient été influencés par son amante.