Conseils en vrac pour les personnes qui souhaitent tromper leur partenaire …
La tromperie est un exercice qui s’apprend : l’art d’être un homme infidèle ou une femme infidèle se peaufine à chaque nouvelle expérience extraconjugale.
L’amateur ou l’amatrice de relations amoureuses volées à la morale sait peu à peu se construire une vie double. Les femmes ne sont plus les laissées pour compte de l’infidélité. Si, dans le domaine des salaires, les conditions féminines font encore grise mine et ne soutiennent pas la comparaison envers les salaires des hommes et la reconnaissance sociale délivrée naturellement au sexe fort, le sexe faible sait magistralement cocufier le sexe fort avec un enthousiasme et une ingéniosité rare. L’égalité des sexes entre les infidélités masculines et féminines est assurément idéal.
Les maris fidèles sont aussi rares que l’or en barre dans un torrent de montagne. Les femmes fidèles, et accessoirement épouses, sont aussi introuvables qu’une violette dans le Sahara.
Celles et ceux qui n’ont pas osé, ont préféré tromper leur moitié par la pensée. L’absolue infidélité universelle reste encore la tromperie par la pensée. Tromperie délicieuse, sans risque puisque mystérieuse et muette. Même l’objet du désir n’en sait rien. Chacun d’entre nous a été l’amant, la maîtresse, de dizaines d’objets de convoitise.
On nous a voulu ! On nous a arraché nos vêtements ! Nous avons été l’inspirateur, l’inspiratrice de caresses intimes. Nous avons été le fantasme de quelques-uns.
Pouvons-nous oser crier au scandale, à la débauche, à l’hallali de l’humanité ?
Raisonnablement non, parce que nous avons eu nous aussi nos amants et amantes de rêve. Combien de fièvres hormonales leur devons-nous ? Sodome et Gomorrhe en bas de chez nous, dans notre cage d’escalier. Quant aux amours de bureau, n’en parlons pas, le gain de productivité est constant. L’activité est soutenue, le français qu’il soit d’en haut, d’en bas, cadre supérieur ou employé des postes, investit quotidiennement dans l’effort et atteint des coefficients de pénétration record. Même le marché chinois n’atteint pas un tel seuil d’aventures ! Nul ne peut travailler et s’occuper de sa fleur ou de son pistil ! Pas de chômeur de l’infidélité, les contrats de travail de liaisons sont de tous ordres. Une pichenette intérimaire, lors d’un déjeuner sexuel … appelée communément « l’erreur de parcours », ou « de jeunesse » selon les tempéraments. Un CDD érotique est un contrat pour la recherche scientifique de l’orgasme à bas prix, un voyage sexuel low coast. Le CDI est un investissement long terme dans la double vie, il s’agit d’un mariage secret avec ses habitudes, ses disputes, ses retrouvailles fusionnelles, parfois ses enfants naturels.
Pour certains, l’infidélité est une valeur refuge plus enrichissante que l’or, malgré la fluctuation des cours du désir et du plaisir, cette routine rend la vie globalement vivable sexuellement. La panne de l’amante étant compensée par la prestance de l’épouse officielle. L’endormissement du mari étant compensé par les ardeurs de l’amant chevronné
Ce qu’il faut retenir pour entamer et réussir une liaison : savoir ce que l’on veut, savoir ce que l’on cherche !
Le choix se résume en deux catégories : la relation spécifiquement sexuelle ou la tendance romance câline.
D’un prime abord, si vous êtes une femme, vous pourriez être tentée par la romance câline pour découvrir ou redécouvrir l’amour avec une touche de sensualité. Le rêve d’une histoire d’amour secrète aux fragrances du roman rose …
Mais le rêve n’est pas de mise dans une liaison. Une liaison est un business avec une demande et des consommateurs.
Et l’amour dans tout cela ? Rare et cher ! Le prix (financier et psychologique) des passions n’est pas pour toutes les bourses.
Dans une première approche, si vous êtes un homme, vous pourriez être tenté par la relation sexuelle pure et simple. Aussi pure et simple que soit une relation sexuelle, celle qui pourrait en vouloir à votre charme sensuel voudra que vous y mettiez des formes.
Qu’une femme vous dise « c’est juste sexuel, mon mari est un gros nul », là vous pouvez espérer fouiller l’aspect génital de votre futur maîtresse. Si votre cible n’est pas explicite dans ses données érogènes, méfiez-vous, vous pourriez tomber sur une amoureuse super glue, de celle qui téléphone en pleine nuit à votre femme et qui tôt le matin promène son chien juste devant chez vous ! Trouver une partenaire de sexe n’est pas une mince affaire, pas de précipitation donc.
Vous avez une idée claire de la liaison que vous souhaitez ? Voilà qui est prudent.
Deuxième phase : avez-vous les moyens financiers pour assumer ?
Calculez votre budget sexe et prévoyez large car l’hôtellerie, la restauration, n’ont de cesse d’augmenter leur prix ! L’enveloppe budgétaire une fois votée doit suivre un parcours bancaire indétectable. « Dis-moi chéri, c’est quoi cette facturette qui dépasse de ta poche ? », « Chérie tu dépenses toujours plus et je ne te vois pas avec de nouvelles robes … ».
Faire l’amour à domicile est très économique, mais si votre partenaire s’asperge d’eau de toilette pensez à ouvrir la fenêtre et changer les draps.
Prenez garde ! Les emplois du temps sont changeants et votre conjoint peut aussi avoir envie d’emmener sa liaison à domicile ; en dehors d’un jeu échangiste, la situation pourrait être tendue ! L’amant à la maison est un plan malsain …
Vous cherchez à faire du mal ? L’art de l’infidélité est de tromper sans blesser quiconque. Ne visez pas la mesquinerie, recherchez l’apothéose en trompant votre amant par exemple … Sortez des sentiers battus, du train-train quotidien de l’aventure qui n’a d’aventureux que le nom.
Où trouver un amant, une maîtresse ? Parmi les proches ? Au bureau ? Sur Internet ?
Les lieux publics sont toujours un lieu de rencontres : du voisin et sa maîtresse par exemple ! Votre amant est un objet d’ alcôve et non d’amphithéâtre !
Les proches paraissent pratiques, un beau-frère, une belle-sœur ; le gendre et la belle-fille sont des prises de choix … Ils sont pratiques car les prétextes pour les voir sont nombreux et ne soulèvent aucune curiosité extérieure. Le risque est le scandale familial en cas de rupture. Trouver un amant est chose aisée, s’en défaire discrètement est une opération infiniment délicate en cas de désaccord.
Au bureau, le milieu est propice à condition d’éviter les effets pervers de l’organigramme. Vous tombez amoureuse de votre patron, il vous fait un rentre-dedans si pressant que vous vous laissez presser … Si votre liaison devenait orageuse, votre avancement serait compromis. Mutation, licenciement, salaire bloqué … Eviter de copuler sur la même branche de l’organigramme. Choisissez un chef de produit d’une filiale !
Internet est sans doute le top de la rencontre extraconjugale sous certaines conditions de prudence. Un bel écrivain peut s’avérer être un pervers, une romancière être une dépendante sentimentale cataclysmique … Pas d’échange de coordonnées privées quelles qu’elles soient ! Une adresse e-mail spécifique chez un hébergeur autre que celui de votre fournisseur Internet. Votre conjoint a peu de chance de trouver trace de l’adresse. On vide bien les corbeilles et les fichiers temporaires, et on évite d’enregistrer le mot de passe. L’idéal est d’effacer ses traces et non celles du mari ou de l’épouse qui ne comprendrait pas pourquoi tant de fougue à vous débarrasser des cookies conjugaux. Quelques cours d’informatiques peuvent s’avérer judicieux. Tous messages écrits, même effacés, laissent des traces sur le disque dur … Votre conjoint a des talents d’informaticien ? Autant avouer votre écart de conduite avec un petit sourire pour éviter la tragédie en un seul acte : « Pourquoi me fais-tu tant de mal ? Je ne t’ai jamais trompé moi ». Pieux mensonge : et toutes les escapades cérébrales, et les rendez-vous manqués, et les envies de vivre dans d’autres bras et les mains aux fesses virtuelles ou non ? Le monde merveilleux des esprits trompeurs …
Le numéro de téléphone portable : à ne donner qu’à coup sûr. On oublie toujours de couper son téléphone, une sonnerie à la mauvaise heure … Si votre conjoint connaît le code d’accès de votre téléphone, pas question d’utiliser votre numéro habituel. L’idéal : une carte sim dédiée à vos affaires intimes. Un téléphone à part à ne pas mettre entre toutes les mains en effaçant les mémoires d’appel et en n’enregistrant pas le numéro de l’amant. Un peu de mémoire que diable !
Les lettres poétiques vantant les appendices des amants déchaînés sont à éviter, il n’y a jamais de tiroir assez profond pour cacher cette correspondance secrète entourée de son ruban rouge.
Toutes les traces physiques d’une liaison ne doivent pas transiter au domicile conjugal sans avoir fait l’objet d’une explication officielle claire. La petite culotte de satin rouge que votre tigre d’amant vous a offert pour votre anniversaire doit trouver sa place dans votre commode après que votre mari ait compris que vous vous l’êtes achetée pour relever le teint de pêche de votre cambrure. Car en vérité, vous l’avez achetée pour lui, bien évidemment … pour le stimuler …
L’accessoire essentiel que l’on oublie toujours : les préservatifs. Le sida adore les échanges de partenaires. Il a un petit faible pour ceux qui pensent que le sida touche les gens avec une sale tête de malade. Tout nouveau partenaire qui vous parle de confiance est un demeuré que vous pouvez inscrire sur votre liste noire des inconséquents. Par contre, le préservatif dans le portefeuille, quel désordre !
L’inconséquence et l’imprudence sont les deux facteurs des scènes conjugales dues à la découverte d’une liaison. Celui qui cocufie prend peu à peu moins de précautions, les premières heures du stress « cocufieur » s’estompant, la peur du gendarme au foyer est moindre et c’est la boulette. La trace du rouge à lèvres sur un col, un SMS amoureux qui arrive en pleine choucroute garnie avec belle-maman rayonnante en bout de table, deux billets de cinéma oubliés dans une poche et puis cette baisse brutale d’activité de libido dans le lit conjugal. De plus, l’abondance de fatigues et de migraines est un indice de suspicion pour tout conjoint jaloux qui se respecte.
N’oubliez pas d’honorer madame ou monsieur après la voltige ! Etre une femme infidèle ou un mari infidèle réclame un niveau d’appétence qui n’est pas naturel à tous. Etes-vous sûr d’assurer la double dose ?
Tromper sa femme ou son mari revient à définir la nature du manque que vous avez dans votre ménage. Ensuite, trouver un partenaire discret qui saura respecter les limites de temps et d’espace qui lui seront imparties. Eviter, même si la griserie vous tente, de créer des interconnexions entre votre vie privée officielle et officieuse. Cloisonnez au maximum vos relations. La moindre imprudence peut vous mettre dans une situation explosive et faire terriblement souffrir les victimes de vos infidélités. En attendant que l’amour libre soit un style de vie pleinement intégré dans les mœurs (ce n’est pas demain la veille car il est dans la nature humaine de goûter à l’infidélité avec délectation et ne point supporter l’idée d’être cocu(e)), cocufier certes, être cocu que nenni, il y a tout de même une éthique dans les relations maritales ! un cocu par foyer !), votre prudence soutenue peut vous faire faire des rencontres qui vous permettront de faire évoluer tout ce qui s’éteint en vous dans un mariage ennuyeux. Les femmes et les hommes prêts à convoler en juste débauche sont des millions, prenez le temps de la maturation de votre choix.
Faites attention aux risques sentimentaux. Votre maîtresse tombe amoureuse et tombe enceinte le même jour, ça fait sourire et pourtant les naissances de la petite heure de plaisir du mercredi midi augmentent régulièrement le taux de natalité en France. L’amant possessif fou d’amour qui vous harcèle au téléphone est aussi un grand classique des liaisons catastrophes. L’univers des aventures est une jungle avec ses proies et ses prédateurs. Âmes sensibles s’abstenir sachant qu’en cas de souci vous pourrez difficilement vous confier dans l’oreille de votre conjoint, sauf bien sûr si son esprit est occupé à vous cocufier ailleurs. Vous pourriez, les longues soirées d’hiver, narrer vos jeux extraconjugaux pour votre plus grand plaisir.
Les infidélités sont toujours vaudevillesques et prêtent à rire tant elles sont éloignées de l’élégance du véritable amour …